• It's ok, to be safe..."

    J'avais peur. très peur. Je ne voulais pas admettre que j'étais stressée, et pourtant. Ce n'était pas la fiat de parler devant eux tous, de défendre ce en quoi je crois, mais le fait de devoir me débrouiller seule pendant ces quatre jours, de devoir m'intégrer, parler avec eux tous. Le jeudi je suis quand même allée en cours le matin, peut-être parce que j'en avait envie, peut-être pour ne pas y penser. Et puis elle est venue me chercher, on est rentrées. Et déjà l'heure de repartir. Je rentre seule, j'attends, je demande des infos, j'attends. Ils arrivent, je ne sais plus trop où me mettre, quoi dire, à qui le dire. Ils vont poser les baggages, j'attends, j'observe. J'observe les fourmis qui mettent en place les chaises pour demain, les fourmis qui aspirent, qui testent. Ils reviennent, on monte pour goûter, et entendre le bla-bla. "Je peux ? Mais bien-sûr." Ils ont l'air sympa ceux-là; On commence à parler, à trois d'abord, puis toute la table. La conversation s'étend, au fil des "Vous venez d'où ?" et les "Et c'est quoi ton sujet ?". Puis vient le bla-bla. Blablablablablablablablabla... Enfin, vous voyez quoi. L'occasion de voir ceux qui vont diriger ma vie ces prochains jours. Chief Powabullshit, Emilie, le Guignol... Puis on descend, on s'installe dans cet "isoloir", où chief Powabullshit pourra s'occuper de nous. Note : Fuir l'isoloir par tous les moyens. Explications, blagues, eh oui, je ne peux m'en empêcher, d'où ma rep de Miss Bonne Humeur niark niark. Essais sonos, je blague avec le régisseur, je le ferai chier pendant tout le séjour. Les essais tardent, je la prévient. Une heure après l'heure prévue, on a enfin fiini, on peux rentrer de préparer pour le dîner. J'suis soulagée, je connais tout le monde, ils me connaîssent, alors pas trop de stress pour manger, de toute façon, ça ne sera qu'entre nous les gosses. Je vous passe les détails de ce dîner, en gros, j'ai appris de choses. Après le dîner, un exposé de plus de 2 heures de plusierus direc. d'associations, un peu beaucoup ennuyeux, surtout pour ceux qui sont partis le soir avant. Une seule personne remettra un peu d'ambiance, la président d'honneur, qui nous promettra un stage en Afrique si l'on veut vraiment aider. Après cela, on peut aller se coucher. DRRRRRRR. Déjà le matin. Pourtant, cela semblait si lointain il y a seulement deux mois. On se prépare, comme on peu, sans trop s'énerver. On arrive ensemble, je montre le badge magique qui nous permet de passer la sécurité. On attend les autres, on va prendre un café. On attend tous ensemble que le public s'installe, que le jury s'installe. Mes supporters arrivent, ma prof aussi. On discute, de ce qui m'attend, des enjeux, des probabilités. Puis direction l'isoloir pour les premiers, pas moi, j'attends avec eux. Ils passent, je me promène, j'attends mes autres supporteurs. Ils arrivent, on rit, j'me détends un peu. Une interview, des rires, et quelques conseils plus tard, et c'est déjà mon tour. Allez, j'me lance comme on dis. Un peu beaucoup nerveuse au début, je me dit qu'en fin de compte, je suis géniale, je sais ce que je dois faire, et puis, ils sont là pour me soutenir. Et one-again-bis-to-fly. déjà c'est fini, soulagée et déçue à la fois. J'aimais bien cet adrenaline qui me montait à la tête, qui me poussait à me surpasser. Mais en même temps, c'est génial la redescente... Ils me félicitent tous, je regarde les dessins, lui aussi a dû aimer. Le reste de la journée on parle. Avec ceux de V.H College, ceux de CDG, les plus anciens encore. mais aussi avec mes compagnons du week-end, mes dirigeants. Toute la journée est passée à parler ou écouter. La fin déjà, après deux bouteilles de champagne , déjà le temps d'entendre les résultats. Stress, espoir, hâte... 2e. Wow, c'est pas si mal. Pas mal du tout, je me doutais que lui serais premier. J'suis heureuse. Un peu mal-à-l'aise, je ne sais plus quoi dire à part merci, mais heureuse. C'est bizarre, mais après toute l'excitation, tout semble continuer à aller aussi vite que la journée. Ils partent, on boit, ils partent, je rentre, je repart en vitesse. En peu trop en vitesse d'ailleurs. J'arrive à l'heure, amis je suis la seule. a part Peter Pan qui boit tranquillemnt son café en attendant tout le monde pour le dîner. Un groupe arrive, je m'excite, je ne savais plus trop quoi faire de moi-même. Ah non merde, c'est pas eux, c'est les avocats. Je reste dans mon coi, avançant pas à pas. Peter Pan va les acceuillir. Je reste là, seule. Avançant pas à pas. Finalement Peter Pan me présente comme étant celle qui a gagnée la seconde place. Des félicitations de tout le monde. Des sourires. De la gêne. Je ne sais pas où me mettre, eux non plus je crois. Chief Powabullshit arrive, en compagnie du dernier avocat, qui vient juste d'arriver de Lyon. Morgan. Mignon dis-donc. Bon arrête. Il a quoi, vingt ans de plus que toi ? Arrête. Bah quoi, on bien le droit de remarquer que quelqu'une est mignon. Chief Powabullshit le présente, me présente en passant, celle qui a gagné deuxième place. J'ai le droit à la bise. P****n il sent bon en plus. Tout le monde commence à parler un peu, de tout et de rien. Les autres gamins arrivent, avec Emilie. On s'installe tous, moi un peu n'importe où. Juste histoire de changer de compagnons de table un peu. Finalement, je remercierai je ne sais qui, car j'ai la meilleure table. La présidente d'honneur à ma droite, Morgan en face d'elle, et des gens pas très intéressés à ma gauche. Au final, on se fera une petite conv très intéressante à trois. On parle de la Guinée, de ma famille, de son boulot, des Etats-Unis... Je m'affirme sans me ridiculiser, en plaçant quelques sourires et battements de cils par ci par là. Une fille a bien le droit de se marrer un peu. L'heure tourne, déjà l'heure de rentrer. Je sors, j'appelle, elle arrive. On rentre. Le jour suivant, ej le redoutais un peu. Visite de lieux que j'ai déjà visité cent fois. Mais en fait, ce sera une superbe journée. D'abord, visite du Mémorial. Certaines choses que je n'avais jamais remarquée attirent mon attention, me font réfléchir, douter. Un tableau abstrait, l'occasion de sortir mon savoir artistique tout fraîchment acquis, et de remettre quelqu'un à sa place. Non mais oh, du surréalisme. C'est ça mon gars, cause toujours. On déambule un epu partout, on regarde un film (j'en ferais bien un plus tard moi;). L'heure de manger. On s'installe, les avocats arrivent. tiens, ils mangent avec nous ? Ah bah oui. Mais aujourd'hui, ils s'excluent un peu. On peut pas leur en vouloir. N'empêche, je le sais bien que vous me regardez. L'aprem, visite des plages, près de mon ancien village tant détesté. Le guide, un sauveteur mignon, mais qui le sait, et qui ne raconte que des conneries. Le cimetière, l'occasion de partir en solo, de réfléchir un peu sur la connerie humaine. Bah quoi ? Tout le monde se rejoint, on repart. Dans le bus, je tape la causette aux avocats tout près, sont sympas, j'ai pas l'air trop conne. Pour une fois. C'est peut-être parce que je me sens en confiance. Je me sens bien, comme si j'étais dans un monde où je devrais être. Entourée de gens comme cela. Le soir, ce sera pareil, et mieux encore. Vêtue d'une nouvelle petite robe noire un peu vintage, de quelques peles, et de mes talons préférés, je cours jusqu'à l'Hôtel de Ville où à lieu un dîner de "gala". Tout le monde est bien habillé, on parle, on "bullshit", on boit, on rit. Après quelques photos on peut aller manger. A table, je suis avec deux gamins et deux adultes. Des gens importants à prioris, mais pas aussi importants que ceux à la table d'où je me suis gentillement fait virée. Ah la politique. Mais peu importe, je suis bien à cette table. Après avoir brisé la glace avec un "Vous êtes qui en fait ?", tout en finesse, on passera une superbe soirée entre enfants (Adultes + Gamins) à se raconter des conneries et à se faire des blagues. Sur la nourriture, les regions d'origine, le serveur... Enifin bon. Quelques "entrées magistrales" plus tard, après lesquels j'aurais le droit à quelques regards niark niark, au dessert, je change de table, et je vais voir l'une des filles à qui j'ai fait cop' cop' copine, qui est assise avec Marcin, le Belge, sa femme, et d'autres. Je m'incruste, je tape la causette en Franglais. On blague, et lui s'incruste, pour choper la bouteille de vin. De quoi faire un blague, tout en douceur, sans rougir ! Après le café, tout le monde commence à partir. Allez hop, au dodo ! Le jour d'après, c'est le concours des grands. J'y vais, pour la première fois, et je porte ma robe bleue à pois, rétro girl. Je vais voir Marcin, il me faisait un peu pitié dans sa cravatte orange et chemise verte : "tu ne viens pas le matin ?" Voilà quoi. L'aprem', je vois le Belge, Morgan, et quelques autres. J'attends les résultats, j'applaudis, un epu déçue qu'elle n'ai pas gagnée un truc. Je dis au revoir, je reçois une carte de visite, je dis bonne soirée, je reçois un joli sourire. Et après tout les autres au-revoirs, il est temps de rentrer pour de bon.

    "Maestro..."

    Le jour suivant je ne suis pas allée en cours. Le jour après ça non plus. Je n'avais pas envie d'affronter la réalité, ni de devoir faire comme si rien avait changé. Car encore une fois, j'ai changé. J'ai adoré ces quatre jours que je redoutais au début. Je me sentais bien, chez moi, au milieu de ces personnes cultivées, intéressantes. Je n'avais aucune envie de quitter ce monde, de retourner à ma petite vie de lycéenne bien tranquille. Cette vie qui me plaît, certes. Mais j'ai tout de même uin pincement au coeur en réalisant que je ne suis pas vraiment là où je devrais être. Je suis bizarre depuis lors. Quelque chose a changé, s'est brisé je crois. La vie dont j'étais tellement heureuse il y a peu, ne me fais plus vraiment envie. J'ai envie de retourner là-bas, avec eux, pour toujours. J'ai toujours les mêmes rêves, cela au moins na pas changé. Mais j'aimerais pouvoir évoluer avec ce Monde. J'ai de plus en plus hâte d'en finir avec le lycée, comme si tout allait changer radicalement quand ce serait le cas. Je ne sais pas comment expliquer ce sentiment de manque, j'essaie, mais les mots, les phrases ne viennent pas, et ce qui viennent sonnent faux. Tout dans ma vie sonne faux en ce moment. Le puzzle est encore en pièces. Qui m'aidera à le reconstruire ?


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